Notre-Dame du Port

samedi 29 août 2015
par  Jean-François


Pèlerinages à Notre-Dame du Port
à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)



Les pèlerinages à Notre-Dame du Port se font à l’occasion d’une grande fête mariale, mais aussi toute l’année, pour les fidèles et les pèlerins venant de Nevers en direction d’Albi, un chemin de Saint Jacques de Compostelle passant par Notre-Dame du Port à Clermont-Ferrand.

Notre-Dame du Port, basilique collégiale de style roman achevée au XIIe siècle, est un lieu de pèlerinages très ancien, puisque la Vierge Marie priée à Clermont est la même que celle devant laquelle priait saint Avit, évêque de Clermont (571-594). C’est en effet saint Avit qui fit bâtir une église dédiée à la Vierge Marie dans un lieu, appelé anciennement le Port.

Le sanctuaire de Notre-Dame-du-Port devint ainsi un haut-lieu de pèlerinages. Les papes successeurs du pape Urbain VI, Pascal, Calixte, Innocent, Alexandre III, persécutés par les empereurs du saint Empire romain germanique vinrent y implorer le secours de Notre-Dame. Saint Louis invoquait Notre-Dame du Port et de grands papes Innocent IV, Clément VI, Urbain V, protégèrent et comblèrent de privilèges Notre-Dame du Port.

De nombreux miracles sont attestés : ainsi en 1614, alors qu’il pleuvait depuis des mois et que les moissons, les récoltes semblaient perdues, une procession fut organisée et tout Clermont y participa : aussitôt les nuages se dissipèrent et le soleil revint et, cette année là, selon la chronique « l’abondance fut telle qu’on ne put parvenir à engranger les fruits des champs ; les vignes donnèrent tant de raisins qu’il fallut laisser couler le vin dans les fossés des chemins ».

Un peu plus tard, en 1631, la peste ravagea le centre de la France, faisant à Riom 3.000 victimes, à Clermont 5.000 pour ne citer que ces deux villes. Les échevins se tournèrent vers la Vierge noire et firent une procession : le fléau s’arrêta et il n’y eut plus de morts.

Ainsi que le rappela encore en 1887 Mgr Boyer, évêque de Clermont, déjà cité par le R.P. Jean-Emmanuel Drochon, « Tout justifie cette dévotion, car les calamités qui désolent le pays cessent, comme par miracle, dès qu’on chante les louanges de Notre-Dame du Port et qu’on visite son église. La flamme recule devant son image ; le ciel, s’il est devenu d’airain, s’ouvre et laisse tomber une pluie d’or sur les champs desséchés ; si la Limagne déborde, l’inondation s’arrête aussitôt qu’on a imploré Celle qui demande à son Fils de calmer les vents et les flots [ ] La révolution approche, mais qui s’en douterait aux pieds de Notre-Dame du Port ? Ni la noblesse antique et sans tache qui peuple vos montagnes, ni votre Parlement, le plus renommé de France, n’ont laissé pénétrer dans leurs rangs les maximes de l’impiété. C’est de la bouche d’un de vos orateurs qu’est sortie la plus éloquente protestation contre les lois qui persécutaient l’Eglise. Il disait, en parlant des évêques réduits à quitter leur siège : « vous les chasserez de leur palais ; ils se réfugieront dans la cabane du pauvre qu’ils ont souvent nourri et consolé ; vous leur ôterez leur croix d’or, ils prendront une croix de bois ; et c’est la croix de bois qui a sauvé le monde ! ».

« Ce que disait Montlosier, votre évêque François de Bonald l’a fait avec une héroïque fermeté. Il est descendu de la tribune française, armé de cette croix de bois que ni les menaces, ni les insultes ne pouvaient lui ravir ; il l’a emportée dans l’exil et il est mort en l’embrassant, les yeux tournés vers cette image miraculeuse de Notre-Dame du Port dont il ignorait les destinées. O saint pontife, vous pouvez mourir, la statue a échappé aux mains de la révolution. Deux femmes, deux héroïnes ont entrepris de la sauver. Elles l’emportent, elles la cachent, une maison pieuse la recèle, et là, pendant toute la Terreur, elle reçoit les hommages discrets des fidèles qui se succèdent pendant dix ans à ses pieds, sans que la moindre indiscrétion ait révélé leur démarche et compromis leur cher trésor. Le jour de Pâques de l’an 1803, l’église souterraine est rendue à votre vieille Madone, qui remonte sur son trône, et le XIXe siècle n’a cessé, en implorant Notre-Dame du Port, d’obtenir le secours opportun. »

En 1875, le pape Pie IX couronna Notre-Dame du Port, puis le pape Léon XIII éleva le sanctuaire au rang de basilique. Notre-Dame-du-Port a été classée en 1998 au patrimoine de l’ Unesco dans le cadre du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle

La Basilique Notre-Dame du Port

« Elle est située au cœur de la ville dans l’ancien quartier marchand dit du Port. Construite en pierre d’arkose selon le plan de la croix latine classique - exception faite du portail d entrée de la façade occidentale qui est en pierre de lave - elle est agrémentée dans son chœur de quatre chapelles. Son chevet - dont l’observation d’ensemble peut se faire du Belvédère dans la rue Robertus - est remarquable de par sa richesse décorative : mosaïques bichromées en forme de rosace, chapiteaux finement sculptés représentant des scènes de la Bible ainsi que des extraits de la psychomacie de Prudence. A l’extérieur, notez les tympans de la façade Sud accessibles depuis l’esplanade en contrebas de la rue du Port. Des curiosités vous attendent à l’intérieur de la basilique embellie depuis sa restauration achevée fin 2008. Le choeur surélevé aux vitraux exceptionnels, les peintures murales des chapelles, ainsi que la crypte, protégée d’une Vierge Noire, dont les murs sont entièrement recouverts d’ex-voto ».

Sites à consulter

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