Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie
En la Basilique Notre-Dame du Port à Clermont-Ferrand
Le Jeudi 8 décembre 2022
En la Basilique Notre-Dame du Port à Clermont-Ferrand
Le Jeudi 8 décembre 2022
Messe à 18 h 30 à Notre-Dame du Port
« Je te salue, Comblée-de-grâce,
le Seigneur est avec toi. »
[Évangile selon saint Luc 1, 28↗︎]
Comme chaque année, la messe sera célébrée le 8 décembre à 18 h 30 à la Basilique Notre-Dame du Port.
« Dès les premiers siècles, l’Église a formulé dans sa prière l’essentiel de sa foi concernant la « Mère de Dieu » [Concile d’Éphèse en 431]. Mais ce n’est qu’au XVe siècle que nous voyons l’Église exposer formellement dans sa liturgie la conception immaculée de la Vierge, dans la Prière d’ouverture ou Collecte de la messe du jour :
« Seigneur Dieu,
tu as préparé à ton fils une demeure digne de lui
par la conception immaculée de la Vierge,
que tu as préservée de tout péché
par une grâce venant déjà de la mort de ton Fils ;
à son intercession ,
accorde-nous d’être purs, nous aussi,
et de parvenir jusqu’à toi.
Par Jésus-Christ, ton Fils,… »
La formule est d’une telle plénitude qu’elle devait être reprise presque textuellement dans la proclamation du dogme par le pape Pie IX le 8 décembre 1854.
« Un dogme nouveau n’est point une vérité nouvelle, mais une nouvelle lumière sur une vérité ancienne révélée de Dieu, et qu’il ne sera plus permis de révoquer en doute sans faire naufrage dans la foi. Vraie de tous nos dogmes, cette assertion se trouve vérifiée d’une manière éclatante dans celui de l’Immaculée Conception. » Car en enseignant que la faute originelle se transmet à toute la descendance d’Adam et d’Ève, les Pères de l’Eglise ont toujours eu soin de faire une exception en faveur de la Mère de Dieu. « Quand il s’agit du péché » disait saint Augustin [† 430] « j’exempte la Sainte Vierge Marie, de laquelle, pour l’honneur de Notre-Seigneur, je ne veux pas qu’il soit question en pareille matière ».
Déjà au IIe siècle, Saint Irénée avait pressenti l’immaculée conception de Marie lorsqu’il saluait en elle « La Nouvelle Ève ». Et dès le VIIe siècle on célébrait en Orient une fête de la « Conception » de la Vierge, que l’on retrouve au VIIIe siècle dans l’église gothique d’Espagne. À la même époque, Paul Diacre, secrétaire de Charlemagne, puis moine au Mont-Cassin, chantait le mystère de l’immaculée conception dans une hymne remarquable Quis possit amplo famine praepotens… « Qui jamais possédera un langage assez sublime pour célébrer dignement les grandeurs de la Vierge […] Mais le Créateur, plein de compassion pour son œuvre, et voyant du haut du ciel le sein de la Vierge exempt de cette souillure, veut s’en servir pour donner au monde, languissant sous le poids du péché, les joies du salut… »
Au XIe siècle, la fête s’établissait en Angleterre et s’étendait dans cette île par les soins du grand saint Anselme, moine et archevêque de Cantorbéry ; de là elle passait en Normandie, et prenait possession du sol français. Nous la trouvons en Allemagne sanctionnée dans un concile présidé, en 1049, par saint Léon IX ; dans la Navarre, en 1090, à l’abbaye d’Irach ; en Belgique, à Liège, en 1142. C’est ainsi que toutes les Églises de l’Occident rendaient tour à tour témoignage au mystère, en acceptant la fête qui l’exprimait.
Saint Bernard [† 1153] et saint Thomas d’Aquin [† 1274] s’accordent à enseigner que l’Église ne peut pas célébrer la fête de ce qui n’est pas saint ; la conception de Marie fut donc sainte et immaculée, puisque l’Église, depuis tant de siècles, l’honore d’une fête spéciale.
L’Immaculée Conception n’est pas seulement pour Marie la préservation du mal elle est plénitude de grâce. Écoutons Dom Prosper Guéranger : « Et comment n’admirerions-nous pas la pureté incomparable de Marie dans sa conception immaculée, lorsque nous entendons, dans le divin Cantique, le Dieu même qui l’a ainsi préparée pour être sa Mère, lui dire avec l’accent d’une complaisance toute d’amour : “ Vous êtes toute belle, ma bien-aimée, et il n’y a en vous aucune tache ?” » [Cant. IV, 7.] […] Après cela, nous étonnerons-nous que Gabriel, descendu des cieux pour lui apporter le divin message, soit saisi d’admiration à la vue de cette pureté dont le point de départ a été si glorieux et les accroissements sans limites ; qu’il s’incline profondément devant une telle merveille, et qu’il dise : « Salut, ô Marie, pleine de grâce ! » […] La Conception immaculée de Marie est donc exprimée dans la salutation que lui adresse Gabriel ; et nous comprenons maintenant le motif qui a porté la sainte Église à faire choix de ce passage de l’Évangile, pour le faire lire aujourd’hui dans l’assemblée des fidèles. »
[Sources : Missel de la semaine, Desclée – Dom Prosper Guéranger, L’Année liturgique, L’Avent, 1841 – Fêtes chrétiennes par l’abbé Pradier, Société Saint-Augustin, 1891].
Plus près de nous, relisons les mots des papes Benoît XVI et saint Jean-Paul II.
« Le mystère de l’Immaculée Conception de Marie, que nous célébrons solennellement aujourd’hui, nous rappelle deux vérités fondamentales de notre foi :
tout d’abord le péché originel, ensuite la victoire sur celui-ci de la grâce du Christ, une victoire qui resplendit de manière sublime en la Très Sainte Vierge Marie. L’existence de ce que l’Église appelle le “péché originel” est malheureusement d’une évidence écrasante, en regardant simplement autour de nous et surtout en nous. L’expérience du mal est en effet tellement forte, qu’elle s’impose d’elle-même et qu’elle suscite en nous la question : d’où provient-il ? En particulier, pour un croyant, la question est encore plus profonde : si Dieu, qui est la Bonté absolue, a créé toute chose, d’où vient le mal ? […] Très chers amis, en Marie Immaculée, nous contemplons le reflet de la Beauté qui sauve le monde : la beauté de Dieu qui resplendit sur le visage du Christ. En Marie, cette beauté est totalement pure, humble, libre de tout orgueil et présomption… »
Benoît XVI, Angélus↗︎, Place Saint-Pierre le 8 décembre 2008
« À Toi, Vierge Immaculée, prédestinée par Dieu par-dessus toute autre créature comme avocate de grâce et modèle de sainteté pour son peuple, je renouvelle aujourd’hui de façon particulière l’acte de consécration de toute l’Église. Puisses-tu guider ses fils dans leur pèlerinage de foi, les faisant devenir toujours plus obéissants et fidèles à la Parole de Dieu. Puisses-tu accompagner chaque chrétien sur le chemin de la conversion et de la sainteté, dans la lutte contre le péché et dans la recherche de la beauté véritable, qui constitue toujours la marque et le reflet de la Beauté divine. Puisses-tu encore obtenir la paix et le salut pour tous les peuples. Que le Père éternel, qui T’a voulue Mère immaculée du Rédempteur, renouvelle également dans notre temps, à travers toi, les prodiges de son amour miséricordieux. Amen ! »
Saint Jean-Paul II, conclusion de l’Homélie du 8 décembre 2004↗︎ pour le 150e anniversaire de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie.
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Préface de la messe
Solennité de l’Immaculée Conception
Vraiment, il est juste et bon,
pour ta gloire et notre salut,
de t’offrir notre action de grâce,
toujours et en tout lieu,
Seigneur, Père très saint,
Dieu éternel et tout-puissant.
Car tu as préservé la bienheureuse Vierge Marie
de toute souillure du péché originel,
tu l’as comblée de ta grâce en plénitude
pour préparer en elle une mère vraiment digne de ton Fils
et manifester l’origine de l’Église,
l’Épouse sans tache ni ride,
resplendissante de beauté.
Cette vierge très pure devait nous donner le Fils,
l’Agneau innocent qui effacerait nos fautes.
Pour ton peuple, tu la disposais à être, parmi toutes les femmes,
l’avocate de la grâce et le modèle de la sainteté.
C’est pourquoi, unissant nos voix à celles des anges,
nous te louons dans la joie en proclamant :
Saint ! Saint ! Saint !… »