« Le pèlerinage est un signe particulier de l’Année Sainte »
L’année Sainte à Rome et dans le monde
du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016
L’année Sainte à Rome et dans le monde
du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016
« Le Pape François vient d’annoncer la convocation d’une Année Sainte de la Miséricorde. Elle se déroulera du 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016.
Cette Année Sainte Extraordinaire, car elle se tiendra en-dehors des échéances de 25 ans, coïncidera avec le cinquantenaire de la fin du Concile Vatican II, qui eut lieu le 8 décembre 1965 sous le Pontificat de Paul VI.
L’annonce officielle a été faite par la lecture de la Bulle Pontificale le 12 avril 2015 devant la Porte Sainte de la Basilique Saint Pierre.
Une Bulle Pontificale est un document administratif important ou une proclamation de Concile.
Elle était originellement scellée par un sceau (bulla en latin) d’or, d’argent ou de plomb. Actuellement ces matériaux sont remplacés par de la cire.
Elle est ordinairement désignée par son Incipit, c’est-à-dire par les premiers mots du texte. »
« Le Jubilé (de jubilare – se réjouir en latin) trouve son origine dans la Torah Juive. Dans le Lévitique 28. 8 – 13, il est prescrit que tous les 7 ans, à cette date nommée Schmita, la terre soit laissée en jachère. Le Jubilé lui, intervenait la cinquantième année d’un cycle de 7 X 7 années. A cette occasion, non seulement la terre devait être mise au repos, mais l’effacement des dettes et la libération des esclaves devaient aussi avoir lieu.
Dans l’Eglise Catholique ce fut sous le Pontificat de Boniface VIII en 1300 que fut instituée la première Année Sainte. L’affluence des pèlerins amena le Pape à leur accorder l’Indulgence Plénière. L’Indulgence Plénière est la rémission devant Dieu de toute peine temporelle du péché, si celui-ci a été effacé par le Sacrement du Pardon.
Cette indulgence n’était accordée qu’à certaines conditions : confession – communion – aumônes - et durant le pèlerinage à Rome la prière aux Basiliques Majeures. Boniface VIII décréta aussi que cette Indulgence aurait lieu tous les 100 ans lors du Jubilé. »
« Clément VI, Pape en Avignon, fixa l’échéance du Jubilé à 50 ans. Il proclama l’Année Sainte pour 1350 et ajouta la Basilique Saint Paul Hors les Murs à celles de Saint Pierre et de Saint Jean de Latran comme basiliques qu’il fallait visiter.
Urbain VI décida que les Années Saintes se tiendraient tous les 33 ans en référence à la mort terrestre du Christ.
Sous le Pontificat de Boniface IX deux Années Saintes furent célébrées. L’une en 1390, décidée par Urbain VI mais que sa mort empêcha d’ouvrir, et l’autre en 1400 causant une énorme affluence des pèlerins malgré la peste qui sévissait à Rome.
Paul II établit que les Jubilés se dérouleraient tous les 25 ans pour permettre à chacun d’y participer au moins une fois dans sa vie.
Le Jubilé de 1475 sous Sixte IV fut l’occasion d’embellir Rome d’où la Chapelle Sixtine et le pont Sixte.
En 1500 Alexandre VI (Rodrigo Borgia) décréta que les Portes Saintes des quatre basiliques Majeures – Saint Pierre – Saint Paul Hors les Murs – Saint Jean de Latran – Sainte Marie Majeure – soient ouvertes en même temps, se réservant celle de Saint Pierre. La basilique Santa Maria Collemaggio dans les Pouilles, Saint Jacques de Compostelle et Notre Dame du Québec possèdent aussi une Porte Sainte.
L’ouverture de la Porte Sainte, réalisée la première fois par Martin V en 1423, marque symboliquement le passage du Chrétien du péché à la Grâce Divine. A Rome, jusqu’en 1975, chaque Porte était fermée par un mur que le Pape frappait 3 fois avec un marteau pour son ouverture, puis refermait avec une truelle en or. Depuis cette date, le Pape ouvre et referme simplement les battants de la Porte.
Léon XII en 1825 dut remplacer la visite de Saint Paul Hors les Murs, suite à son incendie en 1823, par le pèlerinage à Santa Maria in Trastevere.
Pie IX en 1875 convoqua un Jubilé, mais vu l’occupation de Rome par les troupes de Victor Emmanuel II et, se considérant comme prisonnier au Vatican, il n’ouvrit que la Porte Sainte de la Basilique Saint Pierre.
Pie XI après le Jubilé de 1925 décréta en 1933 une Année Sainte de la Rédemption.
Sous le pontificat de Jean-Paul II le Jubilé de l’an 2000 fut précédé par l’Année Sainte de 1983 centrée sur la Rédemption. »
« Le 11 avril 2015, devant la Basilique Saint Pierre fut lue, par Monseigneur Leonardo Sapienza – Régent de la Maison Pontificale et Protonotaire Apostolique – la Bulle d’Indiction « Misericordiae Vultus » par laquelle le Pape François donne les dates et l’esprit de cette Année Sainte Extraordinaire.
L’Année Sainte s’ouvrira le 8 décembre 2015, jour de la solennité de l’Immaculée Conception, par l’ouverture de la Porte Sainte de la Basilique Saint Pierre.
Le dimanche suivant – 3e de l’Avant – seront ouvertes les Portes Saintes de Saint Jean de Latran, cathédrale de Rome, puis celles de Sainte Marie Majeure et Saint Paul Hors les Murs. Le Pape François a demandé que dans le monde, pour cette Année Jubilaire, les cathédrales, les basiliques et certaines églises particulières aient aussi leurs Portes Saintes de la Miséricorde.
Le 20 novembre 2016, fête de la Solennité du Christ, Roi de l’Univers, sera close l’Année Sainte.
Le Pape François a l’intention, pendant le Carême de cette Année Sainte, d’envoyer dans tous les Diocèses des Missionnaires de la Miséricorde. Ils auront comme mission de rapprocher les pécheurs de Dieu et pourront procéder à la rémission de certains péchés considérés comme très graves, et dont l’absolution est réservée jusqu’à présent au Siège Apostolique, telles la profanation des hosties, la violence contre le Pape et ses représentants ou la violation du secret de la Confession.
Le Pape donne aussi des indications pratiques pour vivre pleinement cette Année Jubilaire. Il préconise entre autres un pèlerinage. »
- Décembre 2015
Mercredi, le 8 décembre 2015 : Solennité de l’Immaculée Conception avec l’ouverture de la Porte Sainte de la Basilique Saint Pierre.
Dimanche, le 13 décembre 2015 : Troisième dimanche de l’Avent avec l’ouverture de la Porte Sainte de la Basilique Saint Jean au Latran et dans les Cathédrales du Monde.
- Janvier 2016
Vendredi, le 1 janvier 2016 : Solennité de Marie très Sainte, Mère de Dieu, Journée mondiale pour la paix et ouverture de la Porte Sainte de la Basilique Sainte Marie Majeure.
Mardi, le 19 janvier- jeudi, le 21 janvier 2016 : Jubilé des Opérateurs des Sanctuaires
Lundi, le 25 janvier 2016 : Fête de la Conversion de Saint Paul et ouverture de la Porte Sainte de la Basilique Saint Paul –hors- les murs. Signe « Jubilaire » du Saint Père : témoignage des œuvres de miséricorde.
- Février 2016
Mardi, le 2 février 2016 : Fête de la Présentation du Seigneur et Journée de la Vie Consacrée.
Jubilé de la Vie Consacrée et clôture de l’Année de la Vie Consacrée.
Mercredi, le 10 février 2016 : Mercredi des Cendres. Envoi des Missionnaires de la Miséricorde dans la Basilique Saint Pierre.
Lundi, le 22 février 2016 : Chaire du Saint Pierre. Jubilé de la Curie Romaine, Signe "Jubilaire » du Saint Père : témoignage des œuvres de miséricorde.
- Mars 2016
Vendredi, le 4 et samedi, le 5 mars 2016 : « 24 heures pour le Seigneur » avec célébration pénitentielle à Saint Pierre l’après-midi de vendredi 4 mars.
Dimanche, le 20 mars 2016 : Dimanche des Rameaux. A Rome, la Journée diocésaine des Jeunes. Signe"Jubilaire » du Saint Père : témoignage des œuvres de miséricorde
- Avril 2016
Dimanche, le 3 avril 2016 : Dimanche de la Divine Miséricorde. Jubilé pour ceux qui adhèrent à la spiritualité de la Divine Miséricorde
Dimanche, le 24 avril 2016 : Jubilé des garçons et des filles (13-16 ans). Professer la foi et construire une culture de miséricorde. Signe Jubilaire du Saint Père. témoignage des œuvres de miséricorde.
- Mai 2016
Dimanche, le 29 mai 2016 : Corpus Domini en Italie. Jubilé des Diacres
- Juin 2016
Vendredi, le 3 juin 2016 : Solennité du Sacré Coeur de Jésus. Jubilé des Prêtres .160 ans de l’introduction de la fête établie en 1856, par Pie IX.
Dimanche, le 12 juin 2016 : Dimanche du Temps Ordinaire.Jubilé des malades et des personne avec handicap. Signe "Jubilaire » du Saint Père : témoignage des oeuvres de miséricorde.
- Juillet 2016
Mardi, le 26-dimanche 31 juillet 2016 : Jubilé des Jeunes. Journée mondiale de la Jeunesse à Cracovie.
- Septembre 2016
Dimanche, le 4 septembre 2016 : XXIII Dimanche du Temps Ordinaire. Mémoire de la Bienheureuse Thérèse de Calcutta-5 septembre. Jubilé des opérateurs et bénévoles de la miséricorde
Dimanche, le 25 septembre 2016 : XXVI Dimanche du Temps Ordinaire. Jubilé des Catéchistes
- Octobre 2016
Samedi 8 et dimanche 9 octobre 2016 : Samedi et dimanche après la fête de la Bienheureuse Vierge du Rosaire. Jubilé Marial.
- Novembre 2016
Mardi, le 1 novembre 2016 : Solennité de la Toussaint. Sainte Messe du Saint Père en mémoire des fidèles défunts.
Dimanche, le 6 novembre : XXXII Dimanche du Temps Ordinaire. Jubilé des détenus à Saint Pierre.
Dimanche, le 13 novembre 2016 : XXXIII Dimanche du Temps Ordinaire. Clôture de la Porte Sainte dans les Basiliques de Rome et dans les Diocèses
Dimanche, le 20 novembre 2016 : Solennité de Notre Seigneur Jésus Christ, Roi de l’Univers. Clôture de la Porte Sainte à Saint Pierre et conclusion du Jubilé de la Miséricorde ».
6. « La miséricorde est le propre de Dieu dont la toute-puissance consiste justement à faire miséricorde ».[5] Ces paroles de saint Thomas d’Aquin montrent que la miséricorde n’est pas un signe de faiblesse, mais bien l’expression de la toute-puissance de Dieu. C’est pourquoi une des plus antiques collectes de la liturgie nous fait prier ainsi : « Dieu qui donne la preuve suprême de ta puissance lorsque tu patientes et prends pitié ».[6] Dieu sera toujours dans l’histoire de l’humanité comme celui qui est présent, proche, prévenant, saint et miséricordieux.
“Patient et miséricordieux”, tel est le binôme qui parcourt l’Ancien Testament pour exprimer la nature de Dieu. Sa miséricorde se manifeste concrètement à l’intérieur de tant d’événements de l’histoire du salut où sa bonté prend le pas sur la punition ou la destruction. D’une façon particulière, les Psaumes font apparaître cette grandeur de l’agir divin : « Car il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie ; il réclame ta vie à la tombe et te couronne d’amour et de tendresse » (Ps 102, 3-4). D’une façon encore plus explicite, un autre Psaume énonce les signes concrets de la miséricorde : « Il fait justice aux opprimés ; aux affamés, il donne le pain ; le Seigneur délie les enchaînés. Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur aime les justes, le Seigneur protège l’étranger. Il soutient la veuve et l’orphelin, il égare les pas du méchant » (145, 7-9). Voici enfin une autre expression du psalmiste : « [Le Seigneur] guérit les cœurs brisés et soigne leurs blessures… Le Seigneur élève les humbles et rabaisse jusqu’à terre les impies » (146, 3.6). En bref, la miséricorde de Dieu n’est pas une idée abstraite, mais une réalité concrète à travers laquelle Il révèle son amour comme celui d’un père et d’une mère qui se laissent émouvoir au plus profond d’eux mêmes par leur fils. Il est juste de parler d’un amour « viscéral ». Il vient du cœur comme un sentiment profond, naturel, fait de tendresse et de compassion, d’indulgence et de pardon.
10. La miséricorde est le pilier qui soutient la vie de l’Eglise. Dans son action pastorale, tout devrait être enveloppé de la tendresse par laquelle on s’adresse aux croyants. Dans son annonce et le témoignage qu’elle donne face au monde, rien ne peut être privé de miséricorde. La crédibilité de l’Eglise passe par le chemin de l’amour miséricordieux et de la compassion. L’Eglise « vit un désir inépuisable d’offrir la miséricorde ».[8] Peut-être avons-nous parfois oublié de montrer et de vivre le chemin de la miséricorde. D’une part, la tentation d’exiger toujours et seulement la justice a fait oublier qu’elle n’est qu’un premier pas, nécessaire et indispensable, mais l’Eglise doit aller au-delà pour atteindre un but plus haut et plus significatif. D’autre part, il est triste de voir combien l’expérience du pardon est toujours plus rare dans notre culture. Même le mot semble parfois disparaître. Sans le témoignage du pardon, il n’y a qu’une vie inféconde et stérile, comme si l’on vivait dans un désert. Le temps est venu pour l’Eglise de retrouver la joyeuse annonce du pardon. Il est temps de revenir à l’essentiel pour se charger des faiblesses et des difficultés de nos frères. Le pardon est une force qui ressuscite en vie nouvelle et donne le courage pour regarder l’avenir avec espérance.
14. Le pèlerinage est un signe particulier de l’Année Sainte : il est l’image du chemin que chacun parcourt au long de son existence. La vie est un pèlerinage, et l’être humain un viator, un pèlerin qui parcourt un chemin jusqu’au but désiré. Pour passer la Porte Sainte à Rome, et en tous lieux, chacun devra, selon ses forces, faire un pèlerinage. Ce sera le signe que la miséricorde est un but à atteindre, qui demande engagement et sacrifice. Que le pèlerinage stimule notre conversion : en passant la Porte Sainte, nous nous laisserons embrasser par la miséricorde de Dieu, et nous nous engagerons à être miséricordieux avec les autres comme le Père l’est avec nous.
Le Seigneur Jésus nous montre les étapes du pèlerinage à travers lequel nous pouvons atteindre ce but : « Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et l’on vous donnera : c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous » (Lc 6, 37-38). Il nous est dit, d’abord, de ne pas juger, et de ne pas condamner. Si l’on ne veut pas être exposé au jugement de Dieu, personne ne doit devenir juge de son frère. De fait, en jugeant, les hommes s’arrêtent à ce qui est superficiel, tandis que le Père regarde les cœurs. Que de mal les paroles ne font-elles pas lorsqu’elles sont animées par des sentiments de jalousie ou d’envie ! Mal parler du frère en son absence, c’est le mettre sous un faux jour, c’est compromettre sa réputation et l’abandonner aux ragots. Ne pas juger et ne pas condamner signifie, de façon positive, savoir accueillir ce qu’il y a de bon en toute personne et ne pas permettre qu’elle ait à souffrir de notre jugement partiel et de notre prétention à tout savoir. Ceci n’est pas encore suffisant pour exprimer ce qu’est la miséricorde. Jésus demande aussi de pardonner et de donner, d’être instruments du pardon puisque nous l’avons déjà reçu de Dieu, d’être généreux à l’égard de tous en sachant que Dieu étend aussi sa bonté pour nous avec grande magnanimité.
Miséricordieux comme le Père, c’est donc la “devise” de l’Année Sainte. Dans la miséricorde, nous avons la preuve de la façon dont Dieu aime. Il se donne tout entier, pour toujours, gratuitement, et sans rien demander en retour. Il vient à notre secours lorsque nous l’invoquons. Il est beau que la prière quotidienne de l’Eglise commence avec ces paroles : « Mon Dieu, viens me délivrer ; Seigneur, viens vite à mon secours » (Ps 69, 2). L’aide que nous implorons est déjà le premier pas de la miséricorde de Dieu à notre égard. Il vient nous sauver de la condition de faiblesse dans laquelle nous vivons. Son aide consiste à rendre accessible sa présence et sa proximité. Touchés jour après jour par sa compassion, nous pouvons nous aussi devenir compatissants envers tous.
21. La miséricorde n’est pas contraire à la justice, mais illustre le comportement de Dieu envers le pécheur, lui offrant une nouvelle possibilité de se repentir, de se convertir et de croire. Ce qu’a vécu le prophète Osée nous aide à voir le dépassement de la justice par la miséricorde. L’époque de ce prophète est parmi les plus dramatiques de l’histoire du peuple hébreu. Le Royaume est près d’être détruit ; le peuple n’est pas demeuré fidèle à l’alliance, il s’est éloigné de Dieu et a perdu la foi des Pères. Suivant une logique humaine, il est juste que Dieu pense à rejeter le peuple infidèle : il n’a pas été fidèle au pacte, et il mérite donc la peine prévue, c’est-à-dire l’exil. Les paroles du prophète l’attestent : « Il ne retournera pas au pays d’Égypte ; Assour deviendra son roi, car ils ont refusé de revenir à moi » (Os 11, 5). Cependant, après cette réaction qui se réclame de la justice, le prophète change radicalement son langage et révèle le vrai visage de Dieu : « Mon cœur se retourne contre moi ; en même temps, mes entrailles frémissent. Je n’agirai pas selon l’ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël, car moi, je suis Dieu, et non pas homme : au milieu de vous je suis le Dieu saint, et je ne viens pas pour exterminer » (11, 8-9). Commentant les paroles du prophète, saint Augustin écrit : « Il est plus facile pour Dieu de retenir la colère plutôt que la miséricorde ».[13] C’est exactement ainsi. La colère de Dieu ne dure qu’un instant, et sa miséricorde est éternelle. »
Dédicace de la Basilique du Latran le 9 novembre
«
La fondation de la basilique du Latran remonte à l’époque de Constantin, au lendemain des dernières persécutions. Le palais des Laterani, sur le mont Coelius, appartenait alors à Fausta, femme de Constantin. Après sa conversion, l’empereur la donna au pape comme demeure privée et y fonda l’église du Latran, qui devint ainsi comme la cathédrale de Rome et la mère de toutes les églises du monde.
Elle fut consacrée au Christ Sauveur par le pape saint Sylvestre le 9 novembre 324. Au XIIe siècle, on lui donna pour second titulaire saint Jean-Baptiste, dont le nom avait été donné à l’antique baptistère adjoint à la basilique ; d’où son nom actuel de Saint-Jean-de-Latran.
La première basilique ayant été détruite, elle fut reconstruite au Xe siècle par le pape Serge III et consacrée par le pape Benoît XIII en 1726.
C’est dans la basilique et le palais du Latran que se tenaient les conciles romains, très fréquentés à certaines époques ; c’est là que se sont tenus cinq grands conciles oécuméniques. Aux jours les plus solennels de l’année liturgique, la station était à Saint-Jean-de-Latran. C’est là que se conféraient les ordres sacrés, les baptêmes de Pâques. le séjour des papes et le rythme de la vie chrétienne ont fait longtemps de la basilique Saint-Jean-de-Latran le centre de la chrétienté. »
Source :
Missel quotidien et vespéral Lefebvre et Osty, 1961
« En 1482, Louis XI avait accordé des droits au chapitre de la cathédrale du Latran sur l’abbaye de Clairac en Aquitaine (aujourd’hui département du Lot-et-Garonne). Mais l’essor du protestantisme dans la région empêchait ce dernier de percevoir ces revenus. Le 22 septembre 1604, Henri IV confirme le chapitre dans ces droits et fait en sorte qu’il soit en mesure de toucher les revenus de l’abbaye qui lui sont dus. En contrepartie, le chapitre fait ériger une statue à l’effigie d’Henri réalisée par Nicolas Cordier et attribue au roi de France le titre de chanoine d’honneur. Par ailleurs, il fait célébrer une messe pour la prospérité de la France le 13 décembre, jour anniversaire de la naissance d’Henri. En 1729, Louis XV augmente les revenus du chapitre de ceux de deux prieurés dépendant de l’abbaye de Clairac. La Révolution française supprime ces droits en 1791. Louis XVIII, Charles X et Napoléon III les restaureront sous forme d’une rente, qui sera définitivement abolie en 1871.
Les traditions de la messe du 13 décembre et du titre de chanoine honoraire décerné au chef d’État français ont perduré depuis. Il était toutefois négligé par les présidents de la République jusqu’à René Coty. Depuis le début de la Cinquième République, les présidents Charles de Gaulle, Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac sont allés prendre discrètement possession de leur stalle. Par contre, Georges Pompidou et François Mitterrand n’ont pas fait le même geste, tout en acceptant le titre de chanoine. La cérémonie d’intronisation de Nicolas Sarkozy est à l’origine d’une polémique sur la laïcité à la suite d’un discours où il confirme les racines chrétiennes de la France et fait un éloge de la foi. Il prononce entre autres la phrase suivante : « Un homme qui croit, c’est un homme qui espère. Et l’intérêt de la République, c’est qu’il y ait beaucoup d’hommes et de femmes qui espèrent. » mais aussi « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance. »2 Plus récemment, François Hollande a suivi la démarche de son prédécesseur socialiste, François Mitterrand, en acceptant le titre du Saint-Siège sans se rendre au Vatican pour une quelconque cérémonie d’intronisation. L’actuel président aurait accepté « par tradition » selon ses termes.
Un autre lien avec la France est à souligner : la présence, sur le parvis de la Basilique, d’une réplique de la dalle en l’honneur des victimes de la misère, inaugurée à Paris, sur le parvis des droits de l’homme, place du Trocadéro, le 17 octobre 1987, par le père Joseph Wresinski. La réplique romaine a été inaugurée le 15 octobre 2000, dans le cadre de l’année du Grand Jubilé. Elle reprend, en italien, le texte de la dalle originale, auquel a été ajoutée une citation du pape Jean-Paul II : « Jamais plus l’exclusion, la discrimination, l’oppression, le mépris des pauvres et des petits. » La Journée mondiale du refus de la misère y est célébrée chaque année, le 17 octobre. »
Source :
wikipedia Saint Jean de Latran
Ce pèlerinage, dont les célébrations liturgiques se font selon la forme extraordinaire du rite romain, se déroulera du jeudi 27 au dimanche 30 octobre 2016. Il commencera à Nursie, auprès du lieu de naissance de saint Benoît, pour se conclure à Rome.
L’aumônier de ce 5e pèlerinage sera M. l’abbé Claude Barthe.