Pèlerinage à Notre-Dame du Cap
au Cap-de-la-Madeleine
au Québec
Les 2, 3 et 4 septembre 2017
au Cap-de-la-Madeleine
au Québec
Les 2, 3 et 4 septembre 2017
Le sanctuaire Notre-Dame-du-Cap, en bord du fleuve Saint-Laurent, dans la région de la Mauricie, au Québec, est le deuxième plus grand sanctuaire marial dédié à la Vierge Marie en Amérique du Nord, le premier étant Notre-Dame de Guadelupe au Mexique. Il accueille chaque année plus de 500 000 pèlerins et visiteurs.
Le Cap-de-la-Madeleine est un lieu de pèlerinage marial pour le Canada et le monde entier, dont l’origine remonte à la découverte du Canada par Jacques Cartier en 1535 et à Jacques de la Ferté, abbé de Sainte-Marie-Madeleine de Châteaudun, en Eure-et-Loir, qui, en 1651, céda aux Pères Jésuites, premiers missionnaires de la région trifluvienne, une seigneurie, en les chargeant d’y fonder un poste central de missionnaires en faveur des indigènes, qui s’y rendaient chaque année à la traite des fourrures. Aussi les missionnaires, en souvenir de cette donation par l’abbé de La Ferté, appelèrent la localité Cap-de-la-Madeleine. Quatre grands martyrs de la foi catholique périrent en ces lieux : les pères Brébeuf, Daniel, Lalemant et Jacques Buteux.
Le sanctuaire actuel de Notre-Dame du Cap, Notre-Dame du Canada, Reine du Très Saint Rosaire, a pour origine une chapelle en bois élevée en 1659 par le gouverneur des Trois-Rivières, Pierre Boucher, puis donnée en 1661 à Sainte-Marie-Madeleine, qui instaura ainsi la dévotion à la Vierge Marie. Le Cap-de-la-Madeleine fut ensuite constitué en paroisse en 1678 par Mgr de Laval, premier évêque du Canada. Une Confrérie du Rosaire fut instituée en 1694.
Une église en pierre vint remplacer en 1720 l’humble chapelle en bois, après que le sanctuaire dédié à la Reine du Très Saint Rosaire ait été officiellement créé, le 13 mai 1714, par le deuxième évêque de Québec, Mgr de Saint-Vallier.
Depuis lors, une grande basilique a été érigée, en 1964, de façon à pouvoir accueillir les pèlerins, visiteurs et fidèles. Elle abrite une réplique stylisée de la statue miraculeuse qui se trouve dans le Petit Sanctuaire, qu’est l’église bâtie entre 1714 et 1720, la plus ancienne du Canada, ayant été bien entendu conservée.
En 1854, année de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception par le Bienheureux pape Pie IX, un paroissien fit don à l’église d’une statue de la Vierge Marie, Notre-Dame du Cap, qui fut placée au dessus de l’autel. En 1879, s’affirma le besoin d’une église plus grande, ce qui conduisit les paroissiens à décider d’amener les pierres du chantier sur le fleuve gelé en hiver. Le temps doux de l’hiver 1879 les ayant empêchés de réaliser cette opération, le curé, l’abbé Luc Désilets, demanda aux paroissiens de réciter le chapelet. C’est alors qu’un pont de glace se forma sur le fleuve. Appelé Pont des chapelets, il permit de transporter les pierres et de construire la nouvelle petite église. Le curé Désilets fit le vœu de conserver la petite église et de la dédier à Marie.
Le 22 juin 1888, la petite église fut consacrée à la Vierge Marie et, le même soir, le Père Frédéric o.f.m., l’abbé Luc Désilets et M. Pierre Lacroix virent la statue de la Vierge ouvrir les yeux. En 1904, c’est cette statue de Notre-Dame-du-Cap qui fut couronnée par le légat du pape saint Pie X.
Mgr Cloutier, évêque de Trois-Rivières de 1899 à 1934, donna l’approbation officielle et définitive du culte voué à Notre-Dame du Cap. Il a en outre a officiellement déclaré miraculeux le « pont de glace » de 1879 et reconnu le caractère surnaturel du « prodige de yeux » de la statue de la Vierge Marie.
Le second couronnement de Notre-Dame du Cap eut lieu en 1947, en présence du légat du vénérable pape Pie XII. Cette même année, une statue pèlerine de Notre-Dame du Cap entreprit une tournée dans tout le Canada, tournée qui s’acheva en 1954 au Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap.
En 1984, le 10 septembre, le pèlerinage a été présidé par le pape Jean-Paul II, en présence de 75 000 pèlerins.
En 1988, le 25 septembre, le Père Frédéric o.f.m., co-fondateur, fut béatifié à Rome.
De nombreux pèlerinages à Notre-Dame du Cap sont programmés chaque année.
Parmi ceux-ci le 14è Pèlerinage à Notre-Dame du Cap les 2, 3, 4 septembre 2017 placé sous le patronage du vén. Monseigneur Grandin, de la Ste. Marguerite d’Youville, et du vén. Antoine Kowalczyk, aura pour thème : “Les Missions de l’ouest canadien”
« Ce Pèlerinage annuel à Marie Reine du Canada, organisé par la paroisse St-Clément d’Ottawa, comprend trois jours de marche, au total près de 100 kms, allant de Saint-Joseph-de-Lanoraie au sanctuaire de Notre-Dame-du-Cap au Cap-de-la-Madeleine.
Pendant le pèlerinage de Notre-Dame-du-Cap, la Sainte Messe sera célébrée quotidiennement, selon la liturgie traditionnelle de l’église catholique romaine. Cette messe dite aussi Tridentine suit les livres de 1962 et constitue la forme extraordinaire du rite romain. Nos aumôniers sont des prêtres de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre (www.fssp.org), société canoniquement établie par Pape Jean-Paul II en 1988.
Le saint sacrifice de la messe est célébré dans des paroisses au long de l’itinéraire -Berthierville, Yamachiche et Trois-Rivières avec la bénédiction des évêques de Joliette et de Trois-Rivières, et des curés locaux.
Deux prêtres seront disponibles pour entendre les confessions, en français et anglais
tout au long du pèlerinage. »
Chris Champion (613) 761-6151
Courriel : info@marie-reine.ca
« En 1873, Cap-de-la-Madeleine comptait environ 1300 âmes. L’église était devenue trop étroite. Mgr Laflèche ordonna la construction d’une nouvelle église. La pierre de l’édifice devait provenir de la paroisse Sainte-Angèle, sise sur la rive sud du fleuve. Les habitants comptaient sur un pont de glace sur le fleuve au cours de l’hiver, car les paroissiens n’avaient pas les moyens financiers pour faire transporter ces pierres par bateau. Dès le mois de novembre 1878, M. le curé Désilets avait demandé de prier à cette fin. Tous les dimanches, après la messe, on récitait le chapelet pour obtenir un pont de glace, mais on avait beau prier, le fleuve restait toujours libre de glace. Janvier et février étaient passés, mars s’écoulait de même ; la saison des grands froids était terminée ; il semblait que l’on ne pouvait plus rien espérer.
Les marguilliers voulaient démolir la précieuse relique qu’était la petite église de 1714 pour se servir des pierres, afin de diminuer le nombre de pierres à charroyer à partir de Ste-Angèle, de l’autre côté du fleuve.
La Sainte Vierge en avait décidé autrement. Malgré les chapelets qu’on lui récitait, tous les dimanches après la messe, elle ne laissait pas le fleuve geler devant le Cap.
Elle attendait le vœu du curé Désilets : « Si vous nous accordez de la glace sur le fleuve pour la fête de saint Joseph, nous ne détruirons pas votre petite église, mais nous la dédierons à votre saint Rosaire », promit-il à Notre-Dame. Tout de suite, il fut exaucé ; dans la nuit du 15 au 16 mars, un dimanche, les glaces de la débâcle, serrées entre les deux rives, s’arrêtent vis-à-vis du Cap. Le vent se met à souffler. Une neige mouillée suivie d’un froid vif les soude et forme le pont de glace tant attendu. Un miracle sûrement, la veille, on avait traversé le fleuve en petit bateau, preuve que le fleuve était libre de glace.
Les paroissiens se sont risqués l’après-midi et le soir, à la brunante, sur ces tronçons de glace. L’abbé Duguay en tête marchant à quatre pattes. « N’ayons pas peur se disaient-ils, ce sont les Ave du saint curé Désilets qui nous portent. » Par une heureuse coïncidence, la première charge de pierres, conduite par M. Jos Longval, arriva sur le terrain de l’église, près de la chapelle du Saint Rosaire, juste comme sonnait l’Angelus de midi, le 18 mars.
Le lendemain, tous les paroissiens se rendirent à la grand’messe annoncée en l’honneur de saint Joseph, pour obtenir une heureuse traversée de la pierre. Après avoir entendu la messe dévotement en habit de travail, et avoir récité le chapelet comme à l’ordinaire, ils partirent, par un temps magnifique, avec une file de 80 à 100 voitures, vers le sud du fleuve pour commencer le transport des pierres. Ils le firent gratuitement.
La traverse était continuellement couverte de voitures. On charroya pendant huit jours consécutifs, jusqu’à l’octave de la Saint-Joseph, sans aucun accident … Quand les dernières charges nécessaires furent traversées, la glace commença à se détériorer, dévorée qu’elle était intérieurement par la rapidité du courant.
Flavien Lapointe, de Saint-Maurice de Champlain, avait 19 ans, il a travaillé sur le pont de glace obtenu grâce aux chapelets de l’abbé Désilets et de ses paroissiens. Il partait dès 8.30 heures du matin et ne revenait que dans la soirée pendant une semaine de temps. Il raconta : « Tous les hommes et jeunes gens du Cap ont participé à cette corvée. Il y en avait de plus peureux que les autres, surtout quand ils voyaient l’eau monter sur le bord de la glace et le chemin onduler sous la pesanteur de la charge. Le transport se faisait avec des « sleighs » de 10 à 20 pieds de long, chaque « sleigh » était tirée par un seul cheval. Le pont de glace était étroit mais il y avait quelques endroits pour se rencontrer. Il n’y a pas eu d’accident, ni de panique. Les gens travaillaient avec confiance, ils voyaient M. le curé réciter son chapelet dans le haut de son presbytère. »
Sœur Ste-Gertrude (Montplaisir), des Soeurs de l’Assomption de Nicolet, avait 12 ans au moment du miracle du « pont des chapelets », elle a certifié avoir vu le pont de glace qui s’est fait à la suite des prières demandées par M. le curé Désilets. Elle a été témoin de la procession des voitures qui allaient du nord au sud, charroyant les pierres. M. L’abbé Duguay, vicaire, était passé de porte en porte pour inviter tous les hommes à prendre part à cette corvée. Il demanda aux femmes de rester à la maison et de réciter le chapelet avec les enfants. Tous les paroissiens du Cap ont réalisé que le pont de glace ne s’était formé que par miracle.
Les paroissiens du Cap n’ont pas hésité à reconnaître l’intervention divine dans ce pont de glace. Spontanément, ils l’ont baptisé : LE PONT DES CHAPELETS. »
« Ce qu’on appelle le « Prodige des yeux » constitue le deuxième « événement fondateur » du Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap.
La vieille église paroissiale devient un sanctuaire dédié à la Vierge Marie. Une fois la construction du nouveau temple terminé, l’ancienne petite église est libre. Le curé Luc Désilets peut remplir sa promesse et la dédier à la Vierge Marie. La cérémonie aura lieu le 22 juin 1888. Cette date est à retenir : elle marque le commencement du Sanctuaire Notre-Dame du Cap. Le père Frédéric, franciscain, (le Bx Frédéric Jansoone) participe à la célébration et donne le sermon. Il a des paroles « prophétiques » : « Dorénavant, ce sanctuaire sera celui de Marie. Des pèlerins viendront de toutes les familles de la paroisse, de toutes les paroisses du diocèse et de tous les diocèses du Canada. »
Jusque-là, la statue de la Sainte Vierge s’était trouvée dans la chapelle latérale de la petite église. Après la messe de ce 22 juin, elle fut placée au-dessus du maître-autel où elle est toujours depuis. L’ancienne église paroissiale de Sainte-Marie-Madeleine devenait officiellement le Sanctuaire de Notre-Dame du Très Saint Rosaire. C’était là le titre de la Vierge honorée à Cap-de-la-Madeleine.
Ce même jour du 22 juin 1888, vers 19 heures du soir, 3 hommes entrèrent prier dans la petite église nouvellement dédiée à la Vierge du Rosaire. C’était le curé Désilets, le père Frédéric et M. Pierre Lacroix, un homme handicapé. Pendant qu’ils priaient devant la table de communion, quelque chose d’extraordinaire se produisit. Voici comment le père Frédéric en a parlé : « La statue de la Vierge, qui a les yeux entièrement baissés, avait les yeux grandement ouverts ; le regard de la Vierge était fixe ; elle regardait devant elle, droit à sa hauteur. L’illusion était difficile : son visage se trouvait en pleine lumière par suite du soleil qui luisait à travers une fenêtre et éclairait parfaitement tout le sanctuaire. Ses yeux étaient noirs, bien formés et en pleine harmonie avec l’ensemble du visage. Le regard de la Vierge était celui d’une personne vivante ; il avait une expression de sévérité, mêlée de tristesse. Ce prodige a duré approximativement de cinq à dix minutes. »
Pour les personnes ayant le même patronyme, voir La Ferté (homonymie).
Jacques de La Ferté (1580-18 septembre 1651) était abbé de l’abbaye de La Madeleine, à Châteaudun (Perche, France) de 1624 jusqu’à sa mort. Le 5 septembre 1630, il devint l’un des membres de la Compagnie de la Nouvelle-France, dite Compagnie des Cent-Associés.
En Nouvelle-France, il reçut le 15 janvier 1636 une vaste seigneurie de 50 km par 100 km le long du fleuve Saint-Laurent, connue sous le nom de seigneurie de La Madeleine, à l’est de Trois-Rivières. Elle s’étendait de la rivière Saint-Maurice jusqu’à la rivière La Chevrotière, à Deschambault, et remontait jusqu’à la rivière Mattawin.
Sur sa seigneurie de La Madeleine, l’abbé de La Ferté concéda les seigneuries suivantes : seigneurie de Batiscan (1639), fief de l’Arbre-à-la-Croix (1644), fief des Prairies-Marsolet 1644), fief Leneuf (1646), fief de Neuville (1646) et seigneurie du Cap-de-la-Madeleine (1651)1.
En Nouvelle-France, l’abbé avait aussi une prairie près de Montréal, appelée Prairie de la Madeleine, qui fut donnée aux Jésuites où ils établirent la Mission de Saint-François-Xavier des Prés. (Mission : 179)
Lucien Merlet signale l’existence d un mausolée avec épitaphe, dans l’église, à côté de l’autel du chœur.
Texte de l’épitaphe : + D.O.M HIC JACET REVERENDUS IN CHRISTO DOMINUS JACOBUS DE LA FERTE, HUJUS LOCI ABBAS, NECNON SANCTE CAPELLE PARISIENSIS PRECENTOR, QUI IN HOC COENOBIUM REGULARES CANONICOS SANCTI AUGUSTINI CONGREGATIONIS GALLICANE, OBSERVANTLE STRICTIONIS, ANNO 1634, INTRODUCENDOS CURAVIT. HIC INHUMATUS OBIIT ANNO 1651, DIE 17 SEPTEMBRIS. OUT SIT IN PACE LOCUS EJUS, PRO EO DOMINUM DEPRECARE3.
(source Wikipédia)
Jacques SAINTONGE, « Jacques de la Ferté, abbé de la Madeleine », Héritage, Trois-Rivières, Société de généalogie de la Mauricie et des Bois-Francs, première partie, vol. 24, no 2, été 2002, pp. 95-98 ; deuxième partie, vol. 24, no 3, automne 2002, pp. 159-160 ; troisième partie, vol. 24, no 4, hiver 2002, pp. 216-217 ; quatrième partie, vol. 25, no 1, printemps 2003, pp. 16-17 ; cinquième et dernière partie, vol. 25, no 2, été 2002, pp. 79-81.
Lucien Merlet, Cartulaire de l’abbaye de la Madeleine de Châteaudun, archive, Bibliothèque nationale de France.